pourquoi les colombes ne volent elles pas la nuit??

"Pourquoi les colombes ne volent elles pas la nuit???"

"... est ce que Fléna va organiser quelques chose pour son anniversaire lundi??? ... serait-il mieux que je mange un truc maintenant, dès que je rentre, où que je dorme et me réveille au s7our, comme tout le monde??? ... vais-je trouver un train à cette heure??? ... elles étaient lequelles les couleurs primaires au fait??? ... mais merde! c'est quel architecte qui a conçu le plan de cette médina ???!!!... on s'y perd à coup sur! c'était peut etre le but???..."

Les mains enfoncées au fins fonds de mes poches, la démarche hâtée, un petit sourire et des yeux brillants de joie indiquant que je viens tout juste de passer une agréable soirée, je me faufile ainsi dans les rues de la vieille Medina, je semble connaitre à cœur mon chemin, alors que c’est ces petites ruelles, mal éclairées, plutôt sales, quasi désertes qui m’emportent, et qui m’amènent là où elles veulent, mon seul guide étant mon instinct.

Pour m’amuser, et oublier ainsi le semblant d’angoisse qui commence à me gagner, je laisse ces questions envahir mon esprit, encombrer ma raison, m’évitant de trop m’égarer dans les pensées noires, plus que je ne le suis dans les ruelles sombres.

Soudain, un pas de course bizarre derrière moi ! Je me tourne, tout en accélérant un tout petit peu mes pas et, fausse alerte, ce n’est qu’un gamin qui tente de me rattraper pour me remettre mon stylo, il avait glissé de ma poche. Je le remercie, avant de reprendre mon chemin, et mon questionnement, en riant un peu de ma peur inexpliquée : « pourquoi les ruelles sont elles aussi peu éclairées ? Est-ce que les gens qui habitent ici sortent souvent la nuit ? Les autres du meeting, est ce qu’ils emprunteront ce même chemin ? Suis-je sur le bon chemin d’ailleurs ? Mais pourquoi il n’y a aucune colombe la nuit ???... »

Passant devant une sombre impasse, une main se tend du noir et me saisit le bras. Violemment, elle m’attire dans l’obscurité et je ne vois plus que deux yeux luisants, scintillants, brillant d’un feu dérobé aux flammes de l’enfer !

Pétrifié, je ne pense même pas à crier. Que dis-je ? Je ne pense même plus ! A rien du tout! Je tente de comprendre ce qui m’arrive, quand les mains qui me tiennent me secouent sauvagement, comme ci un tremblement de terre me traversait le corps, et les yeux – ou celui à qui elles appartiennent, je l’ai déduit tout à l’heure – me pose une question qui raisonnent encore dans mon esprit : de quoi avez-vous discuté ! Parle !

- "Mais de rien ! Il m’a remis mon stylo, il était tombé de ma poche un peu plus loin !" Dans l’état où j’étais, il m’était impossible de penser à plus loin qu’une minute avant la scène.
- Arrêtes de te foutre de ma gueule ! Parle ! – et une autre secousse me traverse le corps.
- Je vous jure que je n’ai aucune idée de ce dont vous me parlez ! mais j’ai parlé a personne, moi !
- Lors du meet up, t’étais debout avec X et Y, vous parliez à voix basse, je me suis approché et vous avez changé de sujet. De quoi parliez-vous, bordel !

Attendez, ce mec était au meet up ?? Ce mec était au meet up !! Il était là bas !! Ah mon dieu, que c’est rassurant, c’est un bloggueur ! Et là, un fou rire inexpliqué me prend :

- Mais rassure toi, dis-je difficilement entre deux crises de rire, on n’a pas parlé de toi, si c’est ce qui t’intéresse !! Merde, tu m’as foutu une de ces trouilles !! tu devrais relaxer un peu, mon pote !!

Et voila, le tremblement de terre qui recommence, et qui me coupe l’envie de rire
- "T’es vraiment con ou tu fais seulement semblant de l’être, conard ?? de quoi vous parliez ?
- Mais de tout et de rien, arrêtes ! ca devient lassant ton petit jeu…" Je tente de me libérer des tentacules de mon agresseur, quand une gifle m’en dissuade !
- Tu vas m’écouter, oui ou merde !?
De quoi…
Avez-vous…
Parlé !

DIS-MOI !!!!!

- Nous avons discuté de la blogosphère, de ce qui pourrait accélérer son développement, et les freins à son épanouissement…
- Vous avez parlé de la 404 et de sa politique ?
- Oui, on a touché le sujet.
- Vous avez pensé à des solutions ?
- Vaguement, il m’a semblé qu’il y a des choses que je n’ai pas sues.
- Hmmm…

Un air grave s'empare de son visage, il semble réfléchir et, par la même, me tenir avec un peu moins d’agressivité, je me dis : « voilà ton occasion à ne pas rater, tu te libères, tu cours, tu cries ! C’est simple comme bonjour ! ». Je rassemble les débris de mon courage éparpillé, je mords sur ma lèvre, comme en essayant d’en arracher un bout, je lève rapidement mon bras dans le ciel et, d’un seul coup, je la descends comme une massue sur la main qui me tient, tentant d’y échapper. En vain ! Ce coup ne semble même pas gêner cette statue humaine qui se tient devant moi ! La seule chose qui arrive, c’est ce penseur debout qui se réveille de sa méditation pour me demander : aimes-tu ton pays ?

J’avais les yeux devant le visage, j’attendais une autre gifle, je m’attendais à une insulte, à une injure. Mais qu’est ce que j’entends ?? Cette question !

- Euh… quoi ?
- Je te demande, est ce que tu aimes ton pays ???
- Euh… oui… oui, bien sur que je l’aime ! et comment !
- Serais-tu prêt à le servir ?
- Bien sur que oui ! à tout moment, en tout lieu, même si cela impliquait d’agresser des passants dans les ruelles sombres de la Médina ! je suis prêt à tout !
- Bon, tu vas essayer de connaître les nouvelles techniques des bloggueurs pour éviter la 404, et tu vas m’en faire un rapport. Tu vas aussi détecter ceux qui ont tendance à trop parler de sujets sensibles, à trop critiquer, à trop faire savoir leur mécontentement.
- Ceux qui sont mécontent et qui ne le disent pas, je te les indique aussi ??
- Non, ce n’est pas la peine, tant qu’ils se tiennent tranquilles. L’important, c’est de surveiller ceux qui pourraient dire des choses pas très jolies, et surtout, d’infiltrer leur communauté pour découvrir les secrets relatifs à la 404 : les nouvelles stratégies pour la dévier, les codes, les visages à coller sur les blogs suspects…etc.
- Mais, ils ne me feront pas confiance de sitôt ! Cela ne fait que deux mois que je suis sur la blogosphère!
- T’en fais pas pour çà, tout ce que t’as à faire, c’est de raconter cette rencontre, parles en dans ton blog, dénonce l’espionnage que j’exerce. Fais le, et ils te feront confiance….
- Euh…bon, d’accord, si tu le dis…
- Ok, des questions ??
- Oui, j’en ai une en effet, saurais tu pourquoi les colombes ne volent pas la nuit ?
- Et pourquoi elles voleraient de nuit ?? T’es vraiment bizarre comme gars ! Je sais pas moi ! Peut-être qu’il y a plus de prédateurs la nuit que le jour…

euh... bon, voila, j'ai fait ce que tu m'as dit, seulement je voulais te demander un truc et je savais pas comment te contacter (ça en fait une deuxième chose à te demander: comment je pourrais te contacter désormais???)
mais ma question c'est: est ce que je dois mettre les noms et les pseudo des bloggueurs (y compris le tien) ou pas??

j'attends ta réponse.