vendredi 22 octobre 2010

"le dernier soupir" de Soumaya BOUALLAGUI

Entre Dream city, MousiQat, l'Octobre Musical et les JCC, la reprise de l'activité culturelle est confirmée à Tunis... sauf peut être pour le Quatrième Art: mise à part Hobb Story, qu'on mâche* encore et encore, il me semble que rien ne survient sur la scène théâtrale tunisienne aujourd'hui... jusqu'à ce que Taoufik Jebali et son Teatro nous sortent une nouvelle fois de la routine, et nous présentent "Le Dernier Soupir" de Soumaya BOUALLAGUI.

La qualité des productions "El Teatro Studios" ne fait plus dilemme, et la direction artistique de Taoufik Jebali est un cours en soi... donc le niveau et la qualité de la pièce ne peuvent qu'être bons... et ils le sont: une pièce satirique dont on voient très rarement, qui mélange entre le théâtre "séquentiel" où des scènes indépendantes sont enchainées, et le théâtre plus classique ou le fil conducteur est dominant, et l'histoire est claire et fluide...

l'histoire que raconte la pièce est simple: dans un pays en guerre, les femmes dont les hommes ont délaissé pour aller combattre sur le front, décident de se retirer dans le parlement, et de refuser à leurs hommes tout contact sexuel, jusqu'à ce que la guerre soit fini, et que le retour des hommes soit définitif.

Maintenant, le traitement de cette histoire est beaucoup moins simple: sur un ton satirique, ironique même, la pièce suit le cours de cette petite histoire en frôlant d'autres sujets très pointus, et très actuels surtout: la guerre, les relations hommes femmes, certes!... mais aussi l'amour, la violence conjugale, la place de la femme dans la société, les dégâts de la guerre, le superflu de la politique et l'arrogance des politiques... pleins de sujets qu'une réplique ou une scène aborde dans la pièce, et qui pousse à réfléchir... mais pas plus que ca...

et ici vient ma critique: la pièce est très riche en sujet et en idées abordées, mais tous sont traités superficiellement, le soin est laissé au spectateur d'y réfléchir et d'émettre ses propres convictions... c'est bien, je n'en dis pas moins, seulement, un petit développement de certaines idées n'aurait pas fait de mal, je pense notamment à l'image des politiciens, qui ont été présenté comme arrogants, indécis, inefficace... cette image aurait peut être dû être développé encore mieux, notamment que la pièce ne dure moins d'une heure...

je ne sais pas pour vous, mais moi j'en ai un peu marre des allusions et des sous entendus. Il est, je pense, temps de dire les choses comme elles sont, et Taoufik Jebali et sa grossièreté (pas vulgarité, nuance) sont maitre de ce jeu la.
Jebali est arrivé à faire passer des mots bien plus grave sur la scène de son théâtre, sans pour autant être vulgaire: le sexe et les relations amoureuses en sont l'exemple phare, des termes et des images qu'on entendait et voyait tous les jours dans la société étaient banni de la scène théâtrale tunisienne, parce que jugés "vulgaires", il fallait que Jebali nous montre qu'on pouvait être direct, franc honnête... grossier même à la limite, sans être vulgaire... et là est son art. sans les premiers pas de Jebali, des pièces excellentes comme Hobb Story, Valises ou The End, La Dernière Heure n'auraient jamais vu le jour.

Ce que je demande donc, c'est de continuer, bien sur, sur la même lancée, et aborder de nouveaux sujets, dont le traitement en Tunisie reste substantiel et limité... et pour "Le Dernier Soupir", pièce de femme par excellence comme dit Soumaya Bouallagui, il ne faut pas oublier que c'est une pièce de guerre par excellence aussi, faut peut être développer ce volet...

en gros, la pièce est très très intéressante, à voir et à revoir, à en rire et à y réfléchir... Bonne continuation.







PS: * : attention! quand je dis que Hobb Story est entrain d'être mâchée et remâchée, ca ne diminue en rien sa qualité, c'est une pièce très aboutie, et je reviendrais la voir une 3ème fois, et autant de fois qu'il me sera possible! cela dit, il est un peu frustrant de ne pas voir de nouveauté théâtrale en Tunisie.... Allah ghaleb...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Xin chao cac bac, em la thanh vien moi. xin chao moi nguoi