lundi 28 janvier 2008

Un certain dimanche, à Tunis...

Il en a fallu de peu, s'aurait dit celui qui s'assayait en face de lui...

Il était joyeux, gai, avec un visage transpirant le bonheur et l'espoir, il en a fallu de peu: un coup de fil, quelques courts chuchotements, il raccroche, et voila! Plus de bonheur, joie et gaité, mais un sentiment plus grave, serait-ce de la haine? de la colère? de la tristesse? un sentiment de trahison? d'incompris????

Indichiffrable! et pour cause!

Lui même il ne savait comment réagir, il ne connaissais meme pas ce sentiment qui l'habitait, il savait seulement qu'il était mal à l'aise. A vrai dire, il ne savait meme pas pourquoi il se sentait tellement trahis par ses amis. Après tout, qu'ils annullent au dernier moment le café et le ciné de cet après midi n'était pas vraiment grave!! Pourquoi en faisait il tout un plat alors???

Voila qu'on arrive à la station de Tunis, le train s'arrête et le chauffeur rèpète à n'en plus finir "Tunis Marine, TGM, Terminus..." Alors que la déferlente humaine des voyageurs se bouscule, se marche dessus, se chamaille en essayant de se frailler un chemin vers la sortie.

Seul au bout de la queue, notre ami attend son tour pour déscendre, en se demandant au même temps pourquoi il le fait!!! C'est vrai: ses amis ne viendront pas, et le film qu'ils allaient voir, même s'il voulait aller le voir tout seul, ne commencera que dans 2 heures, que restera-t-il a faire pendant ce temps la, dans un Tunis de dimanche après midi, plus proche des villes fantômes que des villes où il fait bon se promener??

Absorbé par ses questionnements, et essayant d'interpréter son comportement comme une réaction "par pic" a ses amis qui l'ont laissé tomber, il se trouve à errer en plein centre ville, entouré de boutiques fermées, de piétons se hâtant de rejoindre un dernier bus ou un ultime métro, de taxis recherchant désespérement un client dans une ville où, pour une fois, les agents de la circulation semblent avoir le temps de respirer, vu la rareté, voire l'inexistence, de voitures sur les chaussées...

Entre un jeune arbuste et une poubelle qui mérite bien son nom, un petit vieillard s'assayait a même le sol, en face de l'hotel El Behi, et regardait passer notre jeune ami d'un air souspicieux:

- Jeune homme, vous n'auriez pas l'heure par hasard?

- Si grand père, il est exactement 16h30

- Merci, que dieu vous garde mon fils,

- 3aychek. Grand père, je voudrai acheter un petit coca, et il semble qu'aucun épicier n'est ouvert!

- Ahhh! Mais oui, on est dimanche! Tous les commerces ou presque sont fermés le dimanche,
çà m'étonnerait que vous trouviez où l'acheter votre petit coca!

- Tout est fermé!? Mais pourquoi?

- Vous savez, une ville c'est comme un corps, il travaille toute la journée, et se repose la nuit, il dort. Tunis est vivante, elle bouge, elle respire, elle crie, elle travaille tout au long de la semaine. mais dimanche venu, elle dort.

- D'accord, merci grand père, j'essayerait quand même de dénicher un petit coin qui veille tard où je trouverais peut etre un épicier! qui sait! Bonne fin de journée!

- Et bonne quête, mon garçon!



Le jeune homme s'éloignait petit à petit, et se rendait compte de plus en plus que les paroles du vieil homme n'étaient pas éronnées : même les oiseaux semblaient avoir noté cette lourdeur de l'atmosphère, cette couleur grise que l'air paraissait avoir! Ils ne volaient plus en sifflant à tout bout de champs, il ne sautillaient plus de branche en branche, ils ne picoraient plus les miettes sur les trottoires...

Et toujours pas d'épicier...

Mais n'empèche, le garçon avance, il avance, il marche et redécouvre cette jolie ville, aussi belle éveillée qu'endormie, il remarque la beauté des batiments datant de la colonisation qu'il n'avait jamais vu, il remarque la précision avec laquelle sont taillés les arbres de l'avenue, il remarque la majesté de l'horloge de 7 novembre, debout au centre du bassin qui reflète tel un fin dessinateur son image grandiose:

"tawadha3 takon kal badri la7a li nadhirin,
3ala safa7ati ilmé2i wahwa rafi3e;
wa la takon kaddou5ani ya3lou bnafsihi,
ila taba9ati iljawi wahwa wadhi3e"

(humble, tu sera tel la lune, qui parait
sur la surface de l'eau alors qu'il est si haut;
et ne sois pas tel la fumée qui s'élève
dans les airs, alors qu'il est si meskin)...


A son approche du palmarium, son coeur se mit à battre plus fort, il croyait l'entendre tellement il battait à sortir - ou presque - de son torse!

La porte principale, celle du coin, était fermée, ou ouverte, il n'en sait trop rien. Son regard se dirigeait vers les petits palmiers qui faisait la séparation avec le café d'à coté, il ne regardait rien d'autre! Avant même d'arriver à ce café il essayait de se trouver un angle entre les denses palmes en ésperant distinguer -le sait il déja?- un visage qui lui a tant manqué.

Quelques secondes plutard, des secondes qui lui ont paru durer une éternité, il arrive enfin a avoir une vue dégagée, et ses yeux n'attendaient plus, depuis un bon moment, que cela: les voila qui pétillent, qui scintillent, et qui sautillent d'une personne à une autre, cherchant ce visage d'ange dont il a tellement révé, dont il a tellement attendu la rencontre, ils scannent les clients, les seveurs, les passants, les debouts, les assis, tous...

Et d'un seul coup, la voila, elle apparaissait...

Avec son gros plat à la main, et son habituel sourire sur les lèvres, elle sortait de l'intérieur pour servir une boisson à un client, tel un ange qui sortirait du paradis pour en apporter un peu de joie et de bonheur aux malheureux habitants de ce bas monde...

Comme dans ses souvenirs, elle ne marchait pas comme tout le monde, elle volait, elle ne parlait point comme tout le monde, elle chantait, et elle ne regardait personne comme tout le monde, elle ensorcelait...

Elle l'avait ensorcelé il y a de ça quelques semaines, un autre après midi de dimanche, où il était venu boire un café avec ses amis, et elle, serveuse dans ce café, que dis-je, perle rare de ce café, leur a fait l'honneur de les servir. Personne ne lui était resté indifférent, même les filles avouaient qu'elles l'auraient dragué, si seulement elles n'étaient pas des filles. Mais lui, au moins, il a essayé: sur le sous tasse en papier qu'elle lui avait remis, il nota son numéro et son nom, il ne pouvait l'aborder devant tout le monde, ça risquait de l'intimider et de la géner. Il trouva donc ce moyen de la contacter, et de la laisser libre de l'appeler ou de ne pas le faire.

Une fois le café fini, il se relève, ses amis aussi, il place le précieux sous tasse bien en vue sur la table, et se retourne pour y aller. Mais le temps d'une fraction de seconde, il change d'avis: ce moyen lui parait lache, et dégradant. Comme un coup de vent il prend son sous tasse et il s'en va...

Des jours durant, il se demandra pourquoi il a fait ça, il se lamentera et se rongera les angles de ne pas avoir saisie cette occasion... puis il y retourne, et passe devant ce café, une fois, deux fois, trois fois, il y va presque chaque jour, mais rien a faire, il ne la voit plus...

Il en était venu à la conclusion que c'était vraiment un ange, et qu'elle était revenu là d'où elle venait: son paradis parfait. Mais ça ne l'empêcha pas de persister, et de ne pas désarmer, et il revient, et revient, et revient... jusqu'au jour où il est passé par là un dimanche après midi...

Elle n'était pas employée à plein temps, elle ne travaillait que le dimanche, dieu seul sait ce qu'elle fait pendant la semaine, elle est certainement étudiante... Ou encore ange, dans le paradis, 6 jours sur 7, qui sait??...

Ce dimanche là, il ne croyait pas ses yeux, ca fesait tellement lontemps -pensait il- qu'il ne l'avait vu qu'en reve. Mais très soucieux de son image, il n'osa l'aborder dans le survetement de dimanche qu'il portait, il décida de revenir dimanche d'après...

Dimanche d'après, elle était au rendez vous, lui aussi, tiré a quatre épingle, fier comme un paon, il passait devant le café, il décélère son pas, et la regarde servir son café au clients, il l'admira, il se perdit dans la beauté de ses gestes et la perfection de son sourire... ce ne dura que quelques instants, et voila, elle repart à l'intérieur, et lui il passe son chemin!!...

Il n'avait pas le courage, il ne savait pas quoi dire, il ne s'était pas préparé à l'aborder. Mais
il s'est fait une promesse: le dimanche suivant, il lui parlera!

Une semaine s'écoule, et le voila, dimanche suivant, qui refait le meme scénario: il se déconnecte dès qu'il la voit, elle rentre à l'intérieur, et il rebrousse son chemin en se traitant de tout les maux, et en se promettant qu'il lui parlera le dimanche qui suit...

Une semaine, 2 semaines, 3 semaines... toujours le meme scénario qui se répète chaque dimanche, et il passe les 6 jours suivant à se ronger les angles...

Jusqu'au jour où ses amis l'apellent: ils vont boire un café et puis aller voir un film au centre vile dimanche après midi! L'occasion révée!! Avec eux, ils ne sera pas aussi timide que quand il est seul...

Mais voila, ses amis ne sont pas venu, il est tout seul, face à ce café plein de monde...

Et alors???

Il s'est décidé à lui parler aujourd'hui, il s'était promis de le faire, et là, il est convaincu qu'il peut vraiment le faire!!

Il prend son courage à deux mais, et fait un pas en sa direction, mais elle, elle a fini de servir, et elle rentre à l'intérieur...

Le jeune homme, tout chagrin et regrets, rebrousse chemin en se disant: "dimanche prochain, c'est sur dimanche prochain, cette fois ci sera la bonne, je lui parlerais, vous avez ma parole... Mais ce sont vraiment des connards!! Pourquoi il m'ont laissé tomber?? On s'était pourtant mis d'accord pour voir un film!!! Espèces de traitres!!!..."



choufoulou 7all !!!

4 commentaires:

Exquiza a dit…

lool, il me semble dans un futur intérieur que j'ai vécu cette scène mais j'ai perdu la notion du temps comme je suis chouflihal et ke tu demande el hall!! et bien...on fera comme prévu!! faut juste ke je trouve le temps!!!
j'espère que ton imagination ne va pas te jouer des tours !!
el hall 3and chouflihal..ama ...cé elle l exquise!!
courage mon ami!!

ulyssen a dit…

tient moi aussi ca me dit quelque chose cette scene !!
je pense tu devrais organiser un café avec tes amis labas, un dimanche pourquoi pas ... aller mon ami courage !

kmr a dit…

@ la plus exquise de toutes: euh... parce que vous aviez prévu quelques chose pour résoudre ce problème, toi et notre ami??? ahh d'accord! il m'avait pourtant pas dit qu'il te connaissais! ;)

@ Ulyssen: que J'organise un café avec MES amis labas??? mais pourquoi??? c LUI qui a ce problème, et pas MOI!!!

melek a dit…

bsr string léopard!

c la foss blon2 ki a de très jolie zyeux!

la ptite crêp sucrée adore sauter sur tt ce qui bouge commençant par les serveuz!
el ne rate rien!
alor il l'a finalement abordée brabi???
sinon na3mlou m3ah kfé dimanch???
je jouré, malgré mes bo zyeu à l'entrmetteuse!